Voir les choses telles qu’elles sont et non telles qu’on voudrait qu’elles soient
10 jours de cours Vipassana au Dhamma Sumeru
Ca faisait longtemps que j’avais envie d’expérimenter cette retraite. D’ailleurs en arrivant au centre avant d’entrer dans le noble silence, la question que chacun te pose c’est « pourquoi tu es là », « ou est ce que tu as entendu parler de la technique ». Je ne m’étais jamais posé cette question. Pour moi c’était juste évident que je devais expérimenter Vipassana. Je l’avais d’ailleurs noté sur une liste de 2018 recensant les choses que j’avais envie d’accomplir lorsque j’ai entamé un travail sur moi. J’imagine que la première graine a été plantée lorsque j’habitais en Inde mais en réalité je n’en suis même pas sûre.
J’avais décidé de faire le cours en Suisse. Par deux fois je n’ai pas été assez rapide pour les inscriptions. Les cours sont souvent très prisés et il faut être motivée et déterminée pour s’y inscrire.
Quand j’ai finalement réussi à m’inscrire à la session que je voulais, j’ai été tout de suite mise sur la liste d’attente. Lorsqu’on m’a demandé de re-confirmer mon inscription un mois avant, j’ai dit oui et j’ai préparé comme si je partais pour ce cours. J’ai organisé mes remplacements, posé mes congés et organisé la garde de Matcha avec Nomador (une bien étrange expérience cette fois d’ailleurs).
Le plan était de faire Vipassana ou de ne pas faire Vipassana. Mais de prendre 10 jours pour faire le point, me couper de l’agitation constante, plonger à l’intérieur et processer ce que j’avais besoin de processer.
Le centre m’a donc appelée le lundi après midi, pour un début de cours le jeudi.
Vite, vite tout finaliser. Plan A confirmé, je répète plan A confirmé.
J’ai pallié au plus urgent, j’ai fait mon sac et je suis partie. A la fois calme, excitée, anxieuse et curieuse de ce que j’allais découvrir.
Vipassana c’est quoi?
C’est une technique de méditation qui permet de faire face aux tensions et aux problèmes de la vie, d’une manière calme et équilibrée. Un travail profond sur soi-même pour purifier son esprit et dans l’ensemble être plus heureuse.
Cette technique est enseignée lors d’un cours de méditation de 10 jours dans le noble silence. Ce cours peut être renouvelé régulièrement, en général dès qu’on sent qu’on perd notre équilibre.
Par conséquent pour que ça fonctionne il faut travailler ardemment, s’appliquer, être patiente, essayer, recommencer, essayer encore et encore.
« Work diligently. Diligently. Work patiently and persistently. Patiently and persistently. And you’re bound to be successful. Bound to be successful. » ~ S. N. Goenka
Avertissement bienveillant : les expériences de Vipassana sont très personnelles et varient d’une personne à l’autre. Si tu envisages une première expérience Vipassana, et que tu ne veux pas être influencée par mon ressenti je te conseille d’arrêter ta lecture ici.
Mon retour d’expérience
Je n’avais pas vraiment d’attentes sur ce cours et je pense que c’est l’état d’esprit avec lequel il faut s’y rendre. Evidemment que ça fait peur de se dire que notre vie va être rythmée par le son du gong et qu’on va se lever chaque jour à 4h du mat’. En tous cas, moi, ça me faisait un peu peur … mais cette expérience va bien au dela de tout ça! A plusieurs reprises, ça m’a d’ailleurs effleuré l’esprit que ce serait plutôt cool d’avoir une vie monastique.
On n’imagine pas le nombre de micro décisions que l’on prend à la seconde dans nos vies quotidiennes. Ne rien avoir à penser pour sa survie est un luxe incroyable. Pas besoin de penser à ce que l’on va manger, aux courses qu’il faut faire, à l’entretien de son chez soi, ni de s’inquiéter de la prochaine chose que l’on doit faire. On se soucie juste de méditer, manger, se laver et dormir en respectant le code de discipline (sīla). On se laisse prendre en charge totalement par les servants (oui ça sonne chelou, mais ça fonctionne de manière bénévole du coup ce sont d’anciens étudiants qui s’occupent de nous pendant les cours et j’ai énormément de gratitude envers eux). Ca faisait très longtemps que je ne m’étais pas autorisé autant de temps pour moi. Pour prendre le temps dans la salle de bain, d’hydrater ma peau, de me brosser les dents en conscience. Ca peut sembler futile mais c’est simplement nourrir mon âme et nourrir ce complexe corps-esprit que je considère comme mien.
Le code de discipline inclut notamment le noble silence (silence du corps, de la parole et de l’esprit). Il permet de créer un cadre propice à la pratique. C’est la base pour le développement de la concentration. Pas de contact, pas de parole, pas de téléphone, pas de lecture, pas de quoi écrire. Rien pour noter toutes ces idées qui finissent par tourner en boucle par peur qu’on les oublie. Pas de Google pour savoir comment faire du beurre de cacahuète maison, ni où se cachent les escargots et les limaces quand il ne pleut pas.
J’ai eu le temps de penser. Beaucoup. De mettre en place mille scénarios dans mon travail pour servir les femmes que j’accompagne de manière encore plus authentique, plus belle, plus adaptée et plus alignée. De visualiser ce que j’avais envie de créer professionnellement et personnellement. D’apaiser mes sentiments suite à ma récente rupture, de mettre des mots sur ce que je ressentais et de comprendre qu’en réalité j’avais beaucoup de colère en moi, en plus de la frustration et du ressentiment. Un sentiment avec lequel je ne suis pas vraiment familière.
Chaque jour était le même, mais différent. « Accepter les choses telles qu’elles sont et non telles qu’on voudrait qu’elles soient » qui prend tout son sens. Chaque jour les sensations s’atténuent un peu et d’autres apparaissent. Chaque jour mes pensées étaient un peu plus claires, un peu plus apaisées, un peu plus douces, un peu moins automatiques, pour finalement ne plus rien avoir à lui partager que l’essentiel. La longue liste des choses qu’il fallait absolument que je déverse s’est atténuée jusqu’à quasiment disparaitre totalement. Doucement le ressentiment laisse la place à la compassion. Parce que finalement la plupart du temps, on agit par ignorance plutôt que par volonté de blesser.
Ces deux thématiques de pensées m’ont accompagnées tout au long de mon séjour. Probablement les deux choses qui avaient le plus besoin de clarté et d’équilibre dans ma vie en ce moment.
Le déroulement du cours
J’ai commencé ce cours avec une première réalisation suite au premier discours.
« We all all miserable ». Ah bah merci Goenka-ji ça va être sympa ce cours …
« But there is a technique » Ah voilà, bonne nouvelle alors on est sauvés!
La souffrance en pâli (la langue dans laquelle les enseignements de Gautama le Buddha on été transmises) c’est dukkha. Cette souffrance vient de notre ignorance. L’ignorance de qui/quoi on est vraiment. On s’attache fermement à des choses qui ne sont pas nous (complexe corps-esprit notamment) et c’est ce qui nous créée de la souffrance. D’ailleurs Patanjali dit quelque chose d’assez similaire lorsqu’il parle de purusha et prakriti. Mais pendant ce cours, on n’est pas là pour faire de la philo et réfléchir de manière intellectuelle, on est là pour expérimenter. Comme des scientifiques qui feraient des expériences pour purifier leur esprit.
« If there is no peace in the minds of individuals, how can there be peace in the world? Make peace in your own mind first. » ~ S. N. Goenka
La beauté de Vipassana c’est que c’est compatible avec n’importe quelle religion ou n’importe quel système de croyances. Les discours du soir parlent du dhamma – la loi universelle de la nature. A toi de faire le tri entre ce que tu crois, ce que tu ne crois pas et ce que tu as envie de croire. Mais de manière générale les valeurs morales et éthiques qui sont transmises sont universelles et communes à tous les systèmes de croyances.
Le cours commence en douceur et la première partie est consacrée à aiguiser notre esprit en pratiquant ānāpāna. L’observation du souffle tel qu’il est. Simplement l’air qui entre et qui sort par les narines. J’ai trouvé beaucoup de paix et d’harmonie avec cette pratique.
Par la suite ça c’est un peu corsé pour moi.
Adhiṭṭhāna – strong determination – a été introduit et nous avons été invités à rester immobiles pendant 3 sessions d’une heure par jour. Lorsque l’introduction de la technique de Vipassana nous a été enseignée pour moi ça été de la vraie torture. Une vraie torture parce que j’étais tellement concentrée à faire en sorte de rester immobile que j’ai mis l’ensemble de mon corps en tension, en tailleur, m’agrippant fermement à mes chevilles pour maintenir ma colonne vertébrale allongée. Au moins j’avais des sensations que je pouvais observer! Plus aucune sensibilité dans les jambes et de fortes douleurs dans le dos. Et le plus étonnant c’est que les douleurs qui se sont manifestées n’avaient absolument rien à voir avec les petites douleurs avec lesquelles je suis familière.
Très vite l’interrogation « how much is too much »? Parce qu’évidemment le but ce n’est pas de se torturer – ni physiquement, ni psychologiquement, ni émotionnellement. C’est plutôt de développer paññā (la sagesse intérieure). Cette compréhension qui définit que chaque chose revet 3 attributs : anicca (l’impermanence), dukkha (la souffrance) et anattā (le non-soi).
« Real wisdom is recognizing and accepting that every experience is impermanent. With this insight you will not be overwhelmed by ups and downs. And when you are able to maintain an inner balance, you can choose to act in ways that will create happiness for you and for others. Living each moment happily with an equanimous mind, you will surely progress toward the ultimate goal of liberation from all suffering. » ~ S. N. Goenka
C’est dans des moments comme ça que le dialogue intérieur se met en route… « Quand est ce que le fameux aniccaaaaaaaaaa va t-il enfin retentir pour me libérer de cette souffrance? Pourquoi n’y-a-t-il pas un gong intermédiaire pour que mon mental m’auto motive en me disant qu’on y est presque? Oh mais non abusé c’est qui qui a pété la? Franchement ça pue, c’est pas cool on n’a pas le droit de bouger en plus. »
Les yeux fermés à compter combien de temps il me faut pour faire un scan et me dire « aller plus que 2 et la délivrance va sonner ».
Les premières 30 minutes assise en silence en en tailleur en me disant « oh mais en fait c’est facile finalement » pour que 5 minutes plus tard des douleurs m’assaillent et que 10 minutes plus tard mon esprit répète en boucle « Bon quand est-ce qu’il appui sur le bouton de l’enregistrement le prof là pour nous libérer? ».
Des jours très hauts où les sensations sont géniales et d’autres très bas, très, très bas où je me demande ce que je fais là. Si un jour toutes ces pensées vont arrêter de tourner en boucle. Et si je vais enfin réussir à me concentrer sur ma pratique. « Allez Julie, ça fait partie du processus, reviens là ou tu étais tout va bien aller… Ah mince j’étais où déjà? bon bah tant pis on recommence… Ca fait 15 fois que je scanne mon crâne à ce rythme là je vais jamais arriver aux orteils » Des moments où on ne voit pas le temps passer et d’autres où chaque seconde parait durer une heure. Et c’est tout l’intérêt, réaliser que chaque instant est different et que c’est okay. Chaque pratique est différente, on ne doit si s’attacher aux sensations positives, ni aux sensations négatives. Pour ne développer ni « craving », ni « aversion ». En plus je le répète souvent à mes élèves. Plein de fois pendant le cours je me suis d’ailleurs dit, ah oui ça je ne dit souvent à mes élèves…
« Every sensation shares the same characteristic: it arises and passes away, arises and passes away. It is this arising and passing that we have to experience through practice, not just accept as truth because Buddha said so, not just accept because intellectually it seems logical enough to us. We must experience sensation’s nature, understand its flux, and learn not to react to it. » S. N. Goenka
En discutant avec mon frère après le cours, il m’a dit « mais t’es folle, moi je m’endors si je dois rester assis comme ça à rien faire pendant 10 heures par jour ». Eh bien figure toi que ce n’est pas possible, quand tu t’endors, tu t’auto reveille … Oui comme quand tu t’endors dans le canap devant la télé et que tes propres ronflements te réveillent. Les 3 derniers jours, mon corps et mon esprit avaient envie de la solution de facilité. Celle que je choisis la plupart du temps. L’évitement par le sommeil. Parce que quand je dors, je ne me rend pas compte des pensées qui me traversent. Elles sont toujours là, c’est juste que je n’en ai pas conscience et que j’ai l’impression que ça me soulage. Alors j’ai luté, j’ai respiré plus fort, j’ai pris l’air frais à 5h du mat’ pour m’obliger à méditer et éviter de tomber dans de vieux patterns d’évitement. Et ça a fonctionné, j’avais toujours plein de pensées mais ou moins je ne m’endormais plus.
Observer nos sensations nous permet d’agir plutôt que de réagir. Goenka nous parle beaucoup de « craving » et « aversion ». Le fait d’agir plutôt que de réagir nous permet de nous libérer de nos désirs insatiables et de nos aversions. Pour éviter de tomber dans nos schémas automatiques, ceux qu’on reproduit toujours et qui nous créent de la souffrance. Cela ne nous empêche pas d’avoir des émotions, au contraire c’est juste qu’on s’entraine à les identifier. En les identifiant, on peut choisir d’agir en fonction plutôt que de réagir automatiquement. Et si avant il te fallait 5 heures pour passer outre la réflection mesquine de ton chef, en pratiquant il ne n’en faudra plus que 4. Chouette non? C’est un processus, ça vient graduellement, ce n’est pas une recette miracle.
Ce cours me laisse avec de nombreuses interrogations existentielles. Mais je comprends maintenant vraiment la différence entre la compréhension intellectuelle et l’intégration, l’assimilation. La compréhension intellectuelle c’est un peu comme la théorie et l’integration un peu comme la pratique. On a beau connaitre toute la théorie, sans mise en pratique il y a un aspect qui nous empêche de vraiment comprendre les choses.
Comme quand quelqu’un te dit « attention ça brûle », si tu ne t’es pas brûlé au moins une fois tu ne comprends pas vraiment ce que ça signifie « ça brûle ». Et même si tu as compris ce concept, souvent tu te dis allez je tente quand même, je suis une guerrière et celui qui me passe le plat est une chochotte, ça ne doit pas être si chaud… Et si.. En fait ça l’était. Et maintenant tu le sais. Vraiment.
« Anything that arises in the mind will manifest itself as a sensation on the body; if you observe this sensation you are observing both the mind as well as matter. » S. N. Goenka
Bilan
J’avais éteint mon téléphone à 16:16 et je l’ai rallumé 10 jours après avec plus de 250 emails et 150 notifications de messageries instantanées. Si pour moi le temps s’est presque arrêté pendant 10 jours, j’ai vite réalisé qu’à l’extérieur rien n’avait changé.
La semaine qui a suivi Vipassana a été intense pour moi. J’ai appris le décès de mon grand père le jour de fin du cours. Comme s’il (ou l’univers) avait attendu pour que je puisse terminer ce cours et retrouver un esprit équilibré. J’ai aussi appris la naissance d’un petit cousin. Comme quoi la vie est vraiment faite de hauts et de bas. Vipassana nous apprend à naviguer cette vie avec un peu plus d’aisance et davantage d’amour, de compassion, de paix et d’harmonie.
Envers nous même d’abord et puis envers les autres. S’il y a une seule chose à retenir je crois que c’est « Be Happy ».
C’est une expérience que je conseille à chacun de vivre.
« For real happiness, for real lasting stable happiness, one has to make a journey deep within oneself and see that one gets rid of all the unhappiness and misery stored in the deeper levels of the mind. » S. N. Goenka
J’ai longtemps réfléchit à ce que je voulais te partager dans cet article. Pourquoi?
Parce que tout le principe de Vipassana c’est de passer par les expériences du corps pour développer sa propre sagesse (paññā). C’est quelque chose qui se vit. Bien sur ça peut se raconter, se partager mais surtout ça se transmet et ça s’expérimente. Le dernier jour avant de retourner dans l’effervescence du monde, nous sommes autorisés à interagir avec les autres participants. Pour partager ce que l’on a vécu, encadrer notre retour à la parole, et avoir un aperçu de ce à quoi notre pratique méditative va pouvoir ressembler lorsqu’on retournera à nos vies quotidiennes. Le retour à la parole a été très mitigé pour moi, voire même assez violent! Après 10 jours ou chacun mangeait en silence, le brouhaha ambiant de la salle à manger m’a semblé insupportable. J’ai préféré m’isoler un moment. Mais lorsque j’ai échangé avec d’autres participants je me suis vite rendue compte que chacun avait vécu l’expérience différemment! Pour certains c’était la première fois, pour d’autres c’était la 8ième fois. Certains ont eu envie de s’échapper de nombreuses fois et d’autres auraient bien prolongé l’expérience. Certains ont adoré la nourriture, d’autres auraient préféré autre chose. Certains ont vécu des expériences très intenses et d’autres ont mis plusieurs jours pour ne serai-ce que ressentir un début de sensation. Preuve que la vérité doit être expérimentée et est propre à chacun.
C’est pour cette raison que je recommande à chacun de vivre ce cours avant de pouvoir s’en faire une opinion. Et peut-être que ça ne te conviendra pas. Il y a de nombreuses techniques pour atteindre le but ultime de la libération, à toi de trouver la tienne 🙂
Les questions que tu m’as posées sur Instagram
- C’était abordable niveau difficulté?
Je pense que la sensation de difficulté est propre à chacun et que ce critère ne devrait pas entrer en compte dans la décision de participer ou non au cours. Le rythme est intense mais étonnamment pour moi les 10 heures de méditation quotidienne étaient moins éprouvantes physiquement pour moi que ce que je pensais. Je trouve assez interessant que de nombreuses personnes perçoivent et décrivent cette expérience comme extrême ou difficile. Pour ma part ça n’a pas du tout été le cas. Oui c’est inconfortable, oui il y a des choses que j’avais mis de côtés qui sont ressorties mais finalement m’y confronter et les éradiquer m’a amené beaucoup de paix.
- Que dirait la Julie d’aujourd’hui à la Julie d’il y a 10 jours?
Be happy 🙂
Nous sommes la source de nos propres souffrances. Accepte l’impermanence de chaque chose. La vie est faite de hauts et de bas, tu n’y peux rien mais tu peux contrôler la manière dont ces évènements t’affectent. Voir les choses telles qu’elles sont et non telles qu’on voudrait qu’elles soient. C’est vraiment quelque chose de fort pour moi qui ait tendance à vouloir tout planifier et tout contrôler.
« Every moment aware, every moment equanimous » – la voix de Goenka qui résonne régulièrement dans ma tête.
It is a basic human need that everyone wants to live a happy life. For this, one has to experience real happiness. The so-called happiness that one experiences by having money, power, and indulging in sensual pleasures is not real happiness. It is very fragile, unstable and fleeting. For real happiness, for lasting stable happiness, one has to make a journey deep within oneself and get rid of all the unhappiness stored in the deeper levels of the mind. As long as there is misery at the depth of the mind all attempts to feel happy at the surface level of the mind prove futile.
S. N. Goenka
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