9 Histoires inspirantes de Gautama le Buddha

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Aujourd’hui nous célébrons Buddha Purnima. A cette occasion j’ai envie de te partager quelques histoires marquantes de la vie de Gautama le Buddha. Ce prince qui a quitté épouse et enfant pour découvrir la vérité sur cette vie.

Buddha Purnima commémore l’illumination de Siddartha Gautama, celui que l’on nomme généralement tout simplement Buddha. Ce jour nous rappelle que chacun et chacune d’entre nous porte le potentiel en lui de devenir un jour un Buddha. De se libérer de toute souffrance et d’atteindre l’illumination. 

Siddartha Gautama n’est pas né Buddha, il est devenu Buddha. Il y en a eu beaucoup avant lui, beaucoup à son époque et beaucoup après lui. « Bu » signifie « buddhi » ou intellect. Celui qui est au delà de l’intellect est donc un Buddha.  Parfois on en expérimente un tout petit aperçu. Le but du jeu est de faire en sorte de maintenir cet état de plus en plus longtemps jusqu’à y rester en permanence.

De nombreux Buddhas se sont succédés à travers les âges, mais tout le monde (ou presque) a déjà entendu parler de Gautama.  Jusqu’à la fin de sa vie il s’est donné comme mission d’enseigner le Dhamma a tout être et a démocratisé le processus spirituel. A cet époque la spiritualité était transmise en sanskrit, une langue complexe et accessible seulement à une élite.  Gautama et ses disciples transmettaient les enseignement en pali, qui était la langue commune de l’époque. Ce qui a permis de rendre les enseignements accessibles à chacun. Un peu à la manière de la Bible qui bien des années plus tard a été traduite dans la majorité des langues de la planète et a eu un impact considérable sur la population et la culture. 

Le chemin de Gautama vers l’illumination

A une certaine époque, en Inde il y avait de nombreuses écoles de Yoga. Plus de 1800 façons différentes de faire les choses pour atteindre la libération. Un peu comme avec la médecine actuelle. Avant les gens n’avaient besoin que d’un médecin de famille. Aujourd’hui il existe des spécialisations très poussées, et des médecins pour chaque pathologie.

De la même manière, du temps de Gautama, le système yogique a connu le même sort. Chacun a commencé à se spécialiser dans une variété de petites choses. Et quand la spécialisation franchit un certain seuil, elle en devient ridicule. C’est arrivé au Yoga. Il a traversé ce point où 1800 spécialisations différentes de Yoga se sont produites. C’est à peu près l’époque où Patanjali est apparu et qu’il a synthétisé le Yoga dans les Yoga Sutras pour minimiser cette spécialisation qui ne cessait de grandir.

Gautama est arrivé après Patanjali, mais il y avait néanmoins encore beaucoup de manière de faire. Il est allé d’école en école et il a pratiqué huit formes différentes de samadhi. Il a vu que toutes étaient des expériences merveilleuses, mais cela ne l’a toujours pas libéré. Dans cet état, il a commencé à marcher comme un samana. 

Les samanas se contentaient de marcher, sans jamais demander de nourriture. Contrairement à d’autres pratiquants spirituels, ils ne quémandent pas de nourriture. Ils veulent combattre l’instinct fondamental de survie. Mais la culture indienne est telle que si les gens voyaient une personne spirituelle marcher, ils cuisinaient à la maison et courraient derrière lui pour le servir ou qu’il soit. Si vous devenez un samana aujourd’hui, vous marcherez jusqu’à la mort ! À cette époque, les gens étaient sensibles à son sadhana et y répondaient. Il y avait donc des milliers de samanas qui parcouraient le pays. Gautama est devenu un samana. Même si vous ne demandez pas de nourriture, vous pouvez marcher près d’une ville pour que la nourriture vienne. Mais Gautama l’a pris trop au sérieux et a juste marché. Il est devenu un sac d’os enveloppé de peau.

Un jour il arriva à un endroit où il y avait une rivière appelée Niranjana. Il n’y avait que quelques centimètres d’eau et il y pénétra. A mi-chemin dans la rivière, il n’avait plus la force de traverser. Il s’agira à une branche morte mais n’eut pas la force de continuer. Comme il n’était pas le genre d’homme à lâcher prise. Il tenu bon. On ne sait pas pour combien de temps. C’était peut-être deux minutes. Mais lorsqu’on se sent si faible, ces deux minutes peuvent sembler durer des années. Puis, alors qu’il s’accrochait, il se rendit compte : « A quoi j’aspire ? Pourquoi est-ce que j’erre dans tout le pays ? Aller d’école en école, apprendre ceci, apprendre cela, qu’est ce que je recherche? » Puis il a réalisé : « Il n’y a vraiment rien. Cette vie est en cours. Tout ce que j’ai à faire, c’est d’enlever les barrières qui ne me permettent pas d’expérimenter cela. »

Lorsqu’il s’est rendu compte que tout était en lui et qu’il n’avait nulle part où chercher. Il eu soudainement l’énergie de se détacher de la branche et de franchir la rivière. Il arriva sur l’autre river et s’assit sous ce désormais très célèbre arbre Bodhi. C’était une nuit de pleine lune. Il s’est assis là avec cette détermination – adhiṭṭhāna : « Soit je dois voir la nature ultime de mon existence maintenant, soit je vais m’asseoir ici et mourir. Je n’ouvrirai pas les yeux tant que je ne le saurai pas. »

Dès lors qu’il a fait ce voeux de détermination, savoir ce qu’il y a à l’intérieur de soi, peut arriver en un instant. Dès lors qu’il a réalisé qu’il n’y avait rien de particulier à faire pour atteindre la réalisation, il a été pleinement illuminé. Et la lune brillait. Il n’avait pas mangé correctement depuis de nombreuses années. Il était un samana depuis quatre ans et il avait rassemblé cinq disciples. Ces gens pensaient : « Il est réel. Parce qu’il ne mange pas, il est vraiment rigide ». Et maintenant ils ont vu qu’il était dans un état exubérant et ils pouvaient voir la lumière sur son visage. Ils attendaient donc qu’il ouvre les yeux et donne ses enseignement. 

Il a ouvert les yeux, les a regardés, a souri et a dit: « Cuisinez quelque chose, mangeons. » Ils ont été totalement déçus. Ils pensaient : « Il l’a perdu. » Ils ont marché avec lui pendant quatre ans alors qu’il n’avait rien d’autre que la torture, mais quand il a été illuminé, ils l’ont quitté parce qu’ils voulaient entendre quelque chose de grave. Mais il a dit : « Cuisinez quelque chose, mangeons. Nous avons perdu notre temps. »

Buddha et l’astrologue

Un jour, après être devenu Buddha, Gautama alla s’asseoir sous un arbre. Non pas parce que pied d’un arbre est le meilleur endroit pour s’asseoir. Mais simplement parce qu’à l’époque il n’y avait pas tellement de bâtiments partout. Un arbre était donc un endroit agréable pour s’asseoir plutôt que de s’asseoir en plein soleil.

Un astrologue très compétent dans son métier vint se baigner dans la rivière avoisinante.  Et vit une empreinte de pas sur la berge. Certaines observations permettent de prédire exactement ce qu’une personne va faire, rien en observant comment sont ses pieds.

Il vit que c’était l’empreinte d’un empereur, quelqu’un qui devrait gouverner le monde. Puis il se demanda pourquoi une telle personne se trouverait dans cet endroit reculé près d’une jungle ? Il suivit les traces de pas, pensant qu’il rencontrerait un empereur. Puis il vit ce moine, Gautama, assis sous un arbre. Il le regarda et pensa : « Soit mon astrologie a tout faux, soit on me trompe, soit je suis dans une sorte d’hallucination. Que se passe-t-il ici ? » Il s’approche de Gautama et demanda : « Qui es-tu ? » Gautama répondit : « Je ne suis personne, je ne suis qu’une personne. » « Mais tu as les pieds d’un empereur, tu devrais conquérir le monde ! » Gautama a dit: « Cela je le ferai, mais pas par conquête. »

Il y a deux façons de dominer le monde – soit par la conquête, soit par l’inclusion. Dans les deux cas, quelque chose ou quelqu’un devient vôtre. Si vous partez en conquête, ce sera toujours une douleur. Si vous incluez, cela deviendra une grande amélioration de la vie. Il a dit: « Je suis l’empereur du monde. » L’astrologue dit: « Tu es un moine, tu ne possèdes rien. » « Je ne possède rien et je ne suis personne. C’est pourquoi tout est à moi. » répondit Gautama.

Devenir un rien  (no-thing) ne signifie pas que vous ne servez à rien, quand vous êtes un rien, cela signifie que vous êtes devenu un tout. Si vous êtes quelque chose, cela signifie que vous ne pouvez être que cela. Si vous n’êtes rien, vous pouvez être comme vous le souhaitez. L’astrologue s’assit et dit: « Tu es un moine, tu n’as rien, en plus tu dis ‘Je ne suis personne et tout est à moi.’ Qu’est ce que c’est que ce non-sens? » Gautama dit: « Viens, j’ai quelque chose pour toi. Tu es occupé à faire des prédictions sur la vie, j’ai un plan. » Vous faites des prédictions de vie parce que vous êtes incapable de faire un plan. C’est pourquoi vous vous rabattez sur des prédictions. Si vous êtes capable de faire un plan et de l’exécuter, vous ne vous rabattrez pas sur des prédictions. Gautama dit : « Tu es occupé à faire faire des prédictions. Je suis là, j’ai un plan. Viens, fais partie de mon plan, nous ferons en sorte que quelque chose d’autre se produise ! » 

Quand Buddha envoya le père d’un homme au ciel

En Inde, lorsque qu’un parent ou un grand parent décède, il existe un système élaboré pour savoir quoi faire. Un jour un homme mourut. Son fils voulait s’assurer que son père irait bien au ciel. En ville, de nombreux agents de voyages proposaient des billets pour le paradis. Il alla donc d’agent de voyage en agent de voyage. Chacun était prêt à prendre la réservation mais personne ne pouvait confirmer le billet. Evidemment il voulait que le billet de son père soit confirmé.

Ce jour là il découvrit que Gautama le Buddha lui-même était en ville. Un être éclairé signifie qu’il a une ligne directe avec Dieu. Il se dit « S’il recommande lui-même mon père, il ira droit au ciel. » Il partit donc à sa recherche.

Gautama était assis sous un arbre devant un immense lac à l’extérieur de la ville. Le fils y alla et tomba à ses pieds. Tel un alligator et dit: « Mon père était un homme bon et il est décédé. Je veux que vous vous assuriez qu’il aille au paradis. Il doit monter, pas descendre.  » Avant que Gautama ne puisse ouvrir la bouche, il dit : « Vous ne pouvez pas dire non ». Il existe une tradition en Inde selon laquelle si quelqu’un vient vous voir et vous demande : « Je vais vous demander quelque chose, vous ne pouvez pas dire non.“ Cela signifie que vous ne pouvez pas dire non parce que la personne est désespéré à ce sujet. On n’a pas le choix. Alors Gautama dit: « Maintenant, que puis-je faire, tu m’as déjà imposé cette restriction, je ne peux pas dire non. Très bien, alors, rentre chez toi, plonge dans la rivière à quatre heures du matin, prends un pot de terre et remplis-le moitié de cailloux et moitié de beurre, attache-le avec un torchon, apporte-le ici et nous verrons ce que nous pouvons faire pour ton père. »

Notre homme parti. Si ton père va au ciel, peux-tu prendre un petit pot ? Il acheta le plus gros pot disponible dans la ville, le remplit à moitié de pierre, l’autre moitié de beurre et le ficela Il porta ce pot très lourd avec beaucoup de difficulté et vint se placer devant Gautama. Gautama le regarda et  dit: « Fais trois fois le tour du lac et reviens. » C’est ce qu’on appelle la circumambulation. Il y a une science derrière cela, mais maintenant les gens prennent des habitudes ridicules pour tout faire trois fois. Gautama dit: « Fais trois fois le tour du lac et reviens. » L’homme fit trois fois le tour du lac en portant ce pot très lourd. Il avait à moitié fini quand il vint devant Gautama. Gautama regarda son état et sa détermination. Il lui dit: « Marche simplement dans l’eau jusqu’à ce que l’eau vienne à ta poitrine. » Il entra dans l’eau.

Alors Gautama dit, « Laisse doucement le pot entrer. dans l’eau » Le pot est entré et a coulé. Gautama ramassa un gros bâton, le lui lança et dit : « Prends le bâton et maintenant d’un seul coup, tu dois casser le pot. » Le pot était sous l’eau et l’homme était fatigué. Briser cela d’un seul coup est une tâche difficile. Mais ton père va au ciel, peux-tu abandonner ? Il se tenait là et se préparait. L’homme pensa à tous les dieux qu’il connaissait et retint son souffle. Alors Gautama dit : « Si tu le casses d’un seul coup, les cailloux viendront flotter à la surface, le beurre coulera. Alors ton père est au paradis. » D’un seul coup, la marmite s’est cassée et le beurre est monté. Il a regardé ce sacrilège, « Le beurre est remonté, maintenant que faire? » Il regarda Gautama. Gautama dit: « Il n’y est pas arrivé. » Du beurre est remonté alors que  ce sont les pierres qui auraient du apparaitre. L’homme se senti totalement déçu et découragé. Puis il se retourna et a commença à marcher.

Alors qu’il commençait à sortir de l’eau, son cerveau se mit à fonctionner. Il vient à Gautama et demanda: « Vous avez dit que le beurre coulera et que les pierres flotteront. Comment est-ce possible? Les lois mêmes de la nature sont telles que les pierres ne peuvent que couler, le beurre ne peut que flotter. M’avez-vous trompé? » Gautama dit : « Oh, maintenant que tu en sais tant sur les lois de la nature, quel est le problème ? Si ton père est comme du beurre, il montera ; s’il est comme une pierre, il descendra. Que puis-je faire  à ce sujet ? Et que pouvez-vous faire à ce sujet ? Tu m’as l’air très fatigué. Rentre chez toi et repose toi. »

Buddha et Angulimala

Il y avait un homme. Le nom que les gens lui avaient donné, c’était Angulimala. Quelque chose lui est arrivé, il a senti que la société était injuste envers lui et il est devenu un homme en colère. Quand tu es jeune, tu penses que tout est injuste pour toi. Alors il est devenu très en colère contre la société et il a fait un vœu. Dans cette ville qui lui avait été injuste, il allait tuer 101 personnes, leur couper un doigt et le porter en collier autour du cou.

Il s’est mis à faire ça. Il logeait dans une jungle, mais c’était sur le chemin pour aller à beaucoup d’autres endroits. Les gens étaient terrifiés à l’idée d’aller dans cette direction. En quelques années, il avait tué une centaine de personnes. Il en voulait juste un de plus pour satisfaire son désir insatiable et accomplir son voeux. Un jour, Gautama le Buddha vient dans cette ville. À présent, parce qu’il portait cette guirlande de doigts, les villageois l’appelaient Angulimala – cela signifie celui qui porte des doigts comme une guirlande. Il ne lui manquait plus qu’un seul doigt. Gautama vint et il devait passer par là. Les gens lui dirent : « N’allez pas par ici. Ce n’est pas un homme. C’est un animal. Ce n’est pas quelqu’un à qui vous pouvez aller donner un enseignement ou rendre méditatif. N’y allez pas, car il ne veut prendre qu’une seule vie de plus. Nous ne voulons pas que le vôtre soit celle-là. » Alors Gautama dit : « Si je n’y vais pas, qui ira ? Et il restera insatisfait. Il a juste besoin d’un doigt de plus. Laissez-moi partir ». Et il parti. Angulimala était assis sur un rocher et il vit ce moine venir tranquillement.

A présent, il profitait de sa réputation. Les gens étaient terrifiés par lui et il aimait ça. Les gens tremblaient rien qu’à la mention de son nom. Alors assis là sur son rocher, il rugit juste pour faire savoir à ce moine que, « Je suis ici, et c’est ta fin qui arrive. » Gautama le regarda et continua à marcher tranquillement avec un sourire sur son visage. Angulimala n’aimait pas ça. Habituellement, quand ils le voyaient ou l’entendaient, les gens couraient en tous sens, voulant sauver leur vie. Il aimait ça. Cet homme ne faisait que marcher. Il sauta du rocher,  vint se placer devant lui et dit : « Qui diable es-tu ? Et sais-tu qui je suis ? » Il montra son mala, tous les doigts. « Est-ce que tu sais pour moi ? » Gautama dit: « Eh bien, j’ai beaucoup entendu parler de toi, et alors? » et il continua à marcher. « Où penses-tu aller? Tu continues à marcher alors que je te parle? » Gautama déclara: «Mon départ s’est arrêté il y a longtemps. Je suis arrivé. C’est toi qui essaies d’aller quelque part ».

Puis Angulimala éclata de rire. Il dit : « Balivernes. tu e définitivement fou. Je suis immobile et tu dis que je m’en vais. Tu marches et tu dis que tu n’y vas pas. Qu’est-ce qui ne va pas? » Gautama dit : « Je suis arrivé il y a longtemps. Je ne vais nulle part. C’est toi qui essayes d’aller quelque part. Mais tu ne sais pas comment y aller. Tu veux mon doigt ou tu veux mon cou ? Tu as déjà des doigts, tu peux accrocher ma tête et ce sera un bon pendentif pour le collier. Parce que j’ai fini, je suis arrivé. Peu importe que je sois physiquement ici ou non. Tu peux faire ce que tu veux. »

Le plaisir de tuer n’existe que lorsqu’ils sont terrifiés et ne veulent pas mourir. Quand quelqu’un veut mourir et qu’il s’en fiche, à quoi bon tuer cette personne ? Et il semble que même s’il la tue, sa soif de 101 vies ne sera pas satisfaite car cette personne ne lui donne pas le plaisir. Puis il dit : « Attend, dis-moi de quoi il s’agit ? Tu bouges et tu dis que tu es arrivé et que tu ne bouges pas. Je ne bouge pas et tu dis que je bouge ». « Tu recherches l’épanouissement à ta manière – 101. Je suis comblé. C’est la grande différence. Et tu peux me prendre la vie. Si tu penses que tu vas être comblé, fais-le, car mon travail est de combler les gens. Si cela doit arriver si facilement tu puisses être comblé sans enseignement, juste en me tranchant la gorge, fais-le, quel est le problème ? »

Puis Angulimala devint son disciple. Gautama dit: « Tu dois aller dans la ville dans laquelle tu as tué une centaine de personnes. » Les moines de Gautama s’appelaient Bikkus. Bikku signifie littéralement mendiant. Il lui donna un tissu jaune et un bol de mendiant et dit : « Va chercher de la nourriture dans la ville. Dans une petite ville, une centaine de morts signifie que presque toutes les familles ont perdu quelqu’un à cause de cet homme ». 

Angulimala arriva dans la ville en tant que moine. Les gens virent cela et furent terrifiés. Ils ne savaient pas pourquoi il était venu. Ils allèrent se tenir sur leurs terrasses par peur de ce qu’il ferait. Puis quand ils virent qu’il s’était discipliné, que ce n’était plus le même homme féroce, ils commencèrent à lui jeter des pierres. Un pour chaque famille avait perdu quelqu’un à cause de lui. Il resta, les pierres le frappèrent et il saignait de partout. Lorsque les jets de pierres devinrent excessifs, Gautama demanda aux gens de s’arrêter et dit : « Ce n’est pas le même homme. Cet homme est une extension de moi. Vous me jetez des pierres. Arrêtez. Il ne sert à rien de tuer cet homme parce que cet homme est venu à la réalisation d’une manière très difficile. Vous ne pouvez pas gâcher cet homme maintenant en le tuant ». Angulimala devient un disciple vedette et parcouru tout le pays pour répandre la façon de vivre Buddha et son savoir. Ils ont continué à l’appeler Angulimala car il portait toujours son collier de doigts autour du cou.

Comment Buddha a commencé le Zen

Un jour, Gautama vint s’asseoir sur l’estrade. Des centaines de disciples attendaient qu’il parle. Il y avait une personne dans ce groupe qui était connue sous le nom de Mahakashyap. Le reste de la communauté là-bas avait décidé qu’il était fou parce qu’il ne venait jamais écouter les discours de Gautama le Buddha. Il ne méditait jamais et ne faisait rien. Il s’asseyait simplement sous un arbre comme un imbécile. Ce n’est pas un homme spirituel intelligent, il est simplement assis là. Tout le monde le prenait pour un imbécile à qui on ne peut rien apprendre. Ce jour-là, Gautama vient et s’assis. Il avait une fleur à la main, qu’il observa . Les gens attendaient qu’il parle, mais il était tellement obnubilé par la fleur qu’il ne dit mot. Les minutes se transformèrent en heures mais il continuait simplement à regarder la fleur. Il ne pris jamais la peine de parler. Mahakashyap éclata soudain de rire. Il se mit à rire aux éclats. Alors Gautama regarda Mahakashyap et le reste de la foule et dit : « Ce que je peux donner en mots, je te l’ai donné ; ce que je ne peux pas donner en mots, je l’ai donné à Mahakashyap. » C’était le début du Zen. Il n’y a pas de science, d’enseignement, d’écriture, de méthode ou de pratique. Tu t’asseyes simplement et tu attends. Quand ça arrive, ça t’arrive.

Le zen est une voie folle, mais une voie absolument merveilleuse parce qu’il n’y a aucune servitude nulle part. Mais si le Zen doit arriver, il doit y avoir un Mahakashyap, il doit y avoir quelqu’un qui se trouve à ce niveau de perception ; sinon ça n’arrive pas.

Ce qui s’est passé entre Buddha et Mahakashyap est le premier moment zen enregistré dans le monde. Cela a pu se produire de nombreuses fois dans le passé, mais c’est la première fois que  c’est devenu un chemin spirituel en tant que tel.

Une mère demande à Buddha de ressusciter son fils mort

Un jour, une femme qui était mère de trois jeunes garçons perdit son mari et le chagrin l’accabla. Naturellement, après cela, elle s’accrocha à ses trois enfants comme à sa propre vie.  Son fils ainé mourut un an après et son second fils quelques temps plus tard. Il ne lui restait plus que son cadet, plus précieux encore que ca propre vie.  Le sort s’acharnât et son dernier fils perdit également la vie. Incapable de supporter cela, elle prit le corps du petit garçon et alla voir Gautama le Buddha. Elle lui dit : « Toi et toute ta spiritualité. Quoi que vous disiez, cela ne veut rien dire à moins que vous ne donniez vie à mon garçon. Mon mari est mort et j’ai en quelque sorte supporté cela. Mon premier garçon est mort et puis le second aussi ; J’ai quand même tenu. Maintenant, le dernier a également disparu. Si vous êtes réel, prouvez-le maintenant en donnant vie à ce garçon.

Gautama regarda la femme et sut que dans cet état état émotionnel intense, tout ce qu’il pourrait dire ou faire ne passerait pas. Alors il lui dit : « Je vais ramener ton garçon à la vie. Pour cela rapporte-moi quelques graines de sésame d’une maison qui n’a jamais connu la mort ». Portant le corps de son fils décédé, la femme alla de maison en maison. Sonnant à chaque porte. Chaque maison avait des graines de sésame mais chacun avait perdu un frère, une soeur, un mari, un enfant. Elle continua sa quête à la recherche de celui qui n’avait jamais connu la mort. Après avoir traversé toute la ville, elle dut se rendre à l’évidence. Il n’existe aucun foyer qui n’ait pas connu la mort. Elle arrêta donc sa quête. Fit ce qu’elle avait à faire avec le corps, revint et s’assit devant Gautama. Elle resta avec lui tout au long de sa vie.

Est-ce que Dieu existe?

Un incident très merveilleux s’est produit dans la vie de Gautama le Buddha. Un matin, il était assis dans une congrégation de ses disciples et une personne vint à lui. C’était un dévot du dieu Rama. Il n’a fait que « Rama, Rama, Rama » toute sa vie. Il n’allait pas seulement au temple, il en a lui-même construit de plusieurs. C’était un grand dévot. L’âge passait maintenant et un petit doute le taraudait: « Toute ma vie, j’ai fait seulement ‘Rama, Rama, Rama.’ Il y a tellement de gens ici qui ne croient pas en Dieu et ils s’amusent. J’ai consacré ma vie à prononcer le nom de Dieu. Supposons qu’il n’y ait pas de Dieu comme d’autres le disent, j’aurai raté ma vie entière. » Il savait que Dieu existait, mais il avait juste un petit doute. « De toute façon, il y a un être illuminé ici, il est censé savoir. » Il alla voir Gautama. 

Tôt le matin, avant que le soleil ne se lève, il se tenait dans l’ombre et demanda : « Y a-t-il un Dieu ? » Gautama regarda l’homme et dit « Non ». Pour la première fois, il dit un « non » clair. Pour tous les disciples présents, cette question suscitait une lutte interne constante – qu’il y ait un Dieu ou non. C’était une lutte constante, qui durait depuis des milliers d’années. Depuis que l’homme existe sur cette planète, cette lutte fait rage en lui. Cette lutte qui affecte autant les croyants et les non-croyants. Et pour la première fois, Gautama a dit un « non » catégorique.  Ce qui apporta un grand soupir de soulagement. Vous n’avez plus à lutter. Il n’y a pas de Dieu. Personne ne vous espionne, vous pouvez faire ce que vous voulez de votre vie. Quelle joie! Il y a eu un grand soulagement.

Le soir, un autre homme est vint. Cet homme était un Charvaka. Ce sont des matérialistes purs et durs qui ne croient en rien d’autre que ce qu’ils voient. À cette époque, dans le pays, il y avait des Charvakas professionnels. Ils venaient dans votre ville et vous lançaient un défi : « Je vais vous prouver qu’il n’y a pas de Dieu. Si vous me prouvez que Dieu existe, je vous donnerai tant d’argent, mais si je vous prouve qu’il n’y a pas de Dieu, vous devez me donner tant d’argent. » C’est leur métier. C’était un Charvaka expert. Vous avez peut-être cru en Dieu pendant cinquante ans, mais si vous lui parlez pendant quinze minutes, il vous prouvera que Dieu n’existe pas. Il a prouvé qu’il n’y a pas de Dieu pour des milliers de personnes. Son âge passait et un petit doute subsistait. « Supposons que Dieu existe. Après avoir prouvé « Pas de Dieu » pendant si longtemps, quand j’irai là-bas, me laissera-t-il tranquille ? Déjà ces croyants disent que Dieu est très vengeur – va-t-il me laisser tranquille ? » Une petite peur s’installa en lui. Il savait qu’il n’y avait certainement pas de Dieu mais juste un petit doute s’est immiscé en lui.

Il vient à Gautama le soir après le coucher du soleil et, debout dans l’ombre, il posa la même question : « Y a-t-il un Dieu ? » Gautama regarda l’homme et dit: « Oui. » Il y eut de nouveau de l’agitation chez les disciples. Le matin, ils étaient très heureux qu’il n’y ait pas de Dieu. Le soir, il dit que Dieu existe. A quoi joue Gautama ? Qu’est ce que c’est que ce jeu ? Cherche-t-il simplement à semer la confusion ? 

Maintenant, tout le jeu consiste à effacer toute croyance pour que tu cherches vraiment. En partant avec des croyances, tu ne fait que détruire la recherche.

Pourquoi Buddha a envoyé un moine à une prostituée

Gautama et ses disciples se déplaçaient constamment de village en village et de ville en ville. Partout où il allait, il avait au moins 2000 à 3000 moines avec lui.  Ces moines sont tous des personnes qui mendient leur nourriture. La culture indienne est telle que si une personne spirituelle vient à votre porte et demande de la nourriture, même si vos propres enfants n’ont pas mangé, vous devez d’abord la lui donner. De ce fait, à chaque fois qu’il entrait dans une ville avec 2000-3000 moines, il y avait soudain une pression sur les villageois. Il établit donc une règle afin de ne pas accabler les villageois. Quelque soit l’endroit choisi, ils ne devaient pas rester plus de 2 ou 3 jours. 

Néanmoins pendant les moussons il est difficile de se déplacer à cause des fortes pluies. Marcher dans la jungle aurait été dangereux et beaucoup auraient perdu la vie. Par conséquent, c’était une période où ils restaient dans une grande ville et se répartissaient dans de nombreuses maisons.

Pendant la journée, les moines sortaient pour l’aumône. Ananda Tirtha rencontra une courtisane. Elle lui fit l’aumône, le regarda, un grand et beau jeune homme, et dit: «J’ai entendu dire que des moines cherchaient un abri. Pourquoi ne viens-tu pas habiter chez moi ? » Ananda Tirtha dit : « Je dois demander au Buddha où je dois rester. » Elle devint vraiment narquoise : « Oh, tu veux demander à ton gourou ? Va lui demander. Voyons ce qu’il dit. » Ananda retourna vers Gautama et mit ce qu’il avait ramassé à ses pieds. Chacun était censé trouver de la nourriture et un abri partout où il allait. Alors Ananda demanda : « Cette dame m’invite. Puis-je rester là-bas ?“  Gautama dit: « Si elle t’invite, tu dois y aller et y rester. » En entendant cela, les habitants de la ville qui étaient autour se sont levés. Ils ont dit : « Quoi ? Un moine va rester chez une prostituée ? Ça y est …! Ce processus spirituel est devenu corrompu.“ Gautama les regarda et dit : « Pourquoi êtes-vous si inquiet ? La dame l’invite. Qu’il reste là. Quel est le problème? »

Les gens ont commencé à se lever. Il dit : « Attendez. Je suis sur ce chemin parce que je vois que c’est la façon la plus précieuse et la plus puissante de vivre. Maintenant vous me dites que ses manières sont plus puissantes que les miennes ? Si c’était la vérité, je devrais aller la rejoindre. En tant que vrai chercheur, c’est ainsi que cela devrait être – si vous trouvez quelque chose de beaucoup plus élevé, vous devriez y aller. » Les gens étaient interloqués et bien sûr, beaucoup sont partis. Ananda y alla et resta avec elle. A cause des pluies, il faisait froid. Il ne portait qu’une robe fine, alors elle lui donna un joli châle en soie. Il s’en couvrit. Quand les gens virent cela, ils le prirent comme une preuve qu’il s’égarait. Elle lui cuisina de la bonne nourriture. Il manga. Le soir, elle dansait pour lui. Il s’assit à regarder avec la plus grande attention. Quand les gens entendirent la musique, ils pensèrent qu’il était tombé. Le temps s’écoula. Lorsque les pluies cessèrent et qu’il était temps de passer à autre chose, Ananda vient à Gautama avec une femme moine. C’est le pouvoir d’être sur le chemin de la vérité.

Buddha dit « laisse tomber »

Un certain jour, un homme vint voir Gautama le Buddha. Gautama était assis seul dans un petit enclos. L’ homme arriva les mains remplies de fleurs. En Inde amener des fleurs est une façon normale de saluer son gourou. Alors que l’homme s’approchait de lui, Gautama le regarda et dit: « Laisse le tomber ». L’homme pensa que parce qu’il avait apporté ces fleurs en offrande, Gautama lui disait de les laisser tomber. Puis il pensa: « Peut-être que c’est de mauvais augure parce que je le porte dans ma main gauche. » 

Dans la culture indienne, lorsque l’on donne quelque chose à quelqu’un avec la main gauche, cela est considéré comme de mauvais augure. Il laissa donc tomber les fleurs qui étaient dans sa main gauche et continua à s’avancer de manière appropriée. Gautama le regarda à nouveau et dit: « Laisse le tomber ». L’homme ne savait plus quoi faire. Qu’est-ce qui n’allait pas avec les fleurs ? Il laissa tomber le reste des fleurs. Puis Gautama dit : « J’ai dit de le laisser tomber, pas les fleurs. » 

Celui qui a apporté les fleurs, tu dois le laisser tomber, sinon tu ne connaîtras pas le Buddha. Tu viendras, tu te prosterneras, tu écouteras et tu partiras. Mais tu ne sauras pas ce que signifie être avec une personne qui a atteint l’illumination. Tu manqueras complètement cette opportunité.

Si tu veux ajouter une toute nouvelle dimension à ta vie, c’est ça que tu dois laisser tomber, pas autre chose. Laisser tomber ton travail, ta famille, ceci ou cela ne veut rien dire et n’a aucun intérêt. Maintenant, ce que tu appelles « moi-même » n’est qu’un ensemble de pensées, d’émotions, d’idées, d’opinions et de systèmes de croyances. Si tu ne laisses pas tomber cela, où y-a-t-il une nouvelle possibilité ? Est-ce que tu essayes d’embellir des vieux trucs avec des paillettes? C’est chouette les paillettes mais ça ne vas pas aider. Au contraire, ça risque de rendre les choses plus compliquées.  Si tu dis juste « laisse tomber », cela ne tombe pas. Il y a donc des méthodes et des procédures à mettre en place pour que cette chute se produise.


Cet article est en grande partie une traduction de l’article 11 Intriguing Buddha Stories by Sadhguru

Photo de Max Mishin

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